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Miami Vice

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les avis de Cinemasie

11 critiques: 2.95/5

vos avis

19 critiques: 3.11/5



Flying Marmotte 4 Très bon film d'action...
drélium 2 Pédalage dans la semoule.
Ghost Dog 1 Kékéland
Marc G. 4 Le mise en scène monstrueuse éclipse totalement les défauts de scénario.
Yann K 4.5 Fascinant kaleidoscope qui rappelle un certain cinéma asiatique
Aurélien 3.5 Ne pas savoir aussi bien filmer le naturel que le superficiel
François 4 Rien que pour vos yeux
Xavier Chanoine 1.25 Mann, où es tu?
Arno Ching-wan 2 You belong to the néant
Ordell Robbie 3.5 Fascinant, abstrait mais trop long de 30mn. Et FARRELL/FOX peu inspirés.
MLF 2.75
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Très bon film d'action...

Michael Mann réussit parfaitement l'adaptation de sa série pour le grand écran... On en prend plein la vue...

20 juillet 2008
par Flying Marmotte




Kékéland

Miami, ville de ploucs. Gros bras et hommes de main. Flics infiltrés, trafic de coke, lunettes noires. Gueules de jet setters abonnés à la Croisette. Pas le temps de se parler, phrases courtes et directes because too busy. Toujours à 100%, that’s the way it is. Portable new generation vissé à l’oreille, too much business, femmes fatales à ma botte. Le monde est mon terrain de jeu. Un after à la Havane ? No problemo, c’est à 2h de hors bord et le patron du port est mon cousin. Je suis arrogant mais j’assume. Jamais un sourire, trop vulgaire, pas là pour rigoler. Eh amigo, c’est 25% non négociable, et y’aime pas ta petite gueule.

Pauvres types.

Gong Li soigne son potentiel bankable, number one des actrices chinoises aux States, bingo. Et Michael Mann, ouais, toujours aussi bon dans les prises de vues crépusculaires et la caméra à l’épaule (copyright -> cash). Ah m.erde, pas pensé à l’émotion, too busy. Next time.



02 juin 2007
par Ghost Dog




Fascinant kaleidoscope qui rappelle un certain cinéma asiatique

Pour relier ce film à ce site dédié au film asiatique, évoquons deux aspects: d'abord, Gong Li, qui n'est pas une anecdote. C'est vrai, Michael Mann ne fait pas un cinéma de femmes, mais ici cette femme très masculinisée est à sa place et Gong Li l'incarne avec une classe inouïe. Les trois méchants sont aussi géniaux les uns que les autres. Elle est la plus fragile, constemment mouvante, prête à partir, envie d'être excitée, pas vraiment méchante, pas à sa place, mais essayant d'être quelque chose quand même, de placer une histoire sur sa mère. On s'en fout? Pas elle. Beau rôle finalement.

Ensuite, Michael Mann, à l'instar de M. Night Shyamalan, est un des réalisateurs américains qui prend le plus de distance avec ses sujets, qui filme des ambiances, de l'immatériel (sa fameuse formule "des gens ordinaires sous une pression extraordinaire" pour Révelations), ou, de plus en plus, le jeu en tant que jeu, Colin Farell prenant ainsi la suite de Will Smith et Tom Cruise pour incarner des personnages qui "se la jouent". Autant de caractéristiques qui le rapprochent du cinéma asiatique, plutot Hong-Kongais et Coréen. On lui reproche de filmer que des hommes qui se la pètent? Et alors, que font Johnnie To, Park Chan-wook, Miike? Miami Vice joue au même moment que The Host, par exemple, à tendre et détendre son ambiance, tantôt à être 100% avec les personnages tantôt 100% dans l'atmosphère autour d'eux, mais jamais dans un milieu vaseux, à se faire sec ici, lyrique là, porté / plan fixe, à exploser toutes les formes pour tenter le tout, même pas chercher à étalonner, c'est trop disparate, y'aura du grain, laisse tomber, essayer et puis tant pis si tout ne passe pas. Tenter aussi des plans qui marquent, qui prennent la situation sous un angle inédit, mais pas con non plus, genre à travers le culot d'une bouteille comme certains s'amusent à le faire.

Mais, et c'est là que, de mon point de vue, Miami Vice serait peut être le meilleur Michael Mann à côté de l'épuré Revélations, tout passe. Et, plus encore, ce kaleidoscope a une cohérence surprenante. Car Michael Mann filme une série télé de base sur des losers. Tu rentres dans le film comme si tu allumais la télé, en plein milieu d'une scène (début qui restera dans les annales), mais c'est quoi cette ambiance boite naze, regarde le programme, ah c'est Miami Vice, bon OK, ça raconte quoi, mais on s'en tape, on saura vite. Intrigue à deux balles, répliques cul-cul, "tout ceci a une fin un jour", c'est Miami Vice mon gars, t'aura pas des belles histoires, c'est Miami ET Vice, pas Hollywood Star, c'est de la daube, de la @!#$, de la dope et les trafiquants gagnent à la fin. La musique est à l'avenant aussi, de la musique de kéké, c'est pas mon truc, je préférais celle de Révélations aussi, mais tu crois que les flics de Miami Vice c'est des artistes, ils écoutent Dead Can Dance? Non, du lourd, que du lourd.

Alors c'est lourd? Non, Michael Mann cherche l'équilibre, ou sont les moments de légèreté dans ce lourd, les secondes de vie dans cet enfer là. Ils racontent deux gars qui se débattent et profitent de chaque interstice au milieu d'une pression démentielle. Des moment de respirations inouïs (cette échapée/décollage en hors bord), et le retour hyper brutal de la réalité. Montage sidérant, un indic qui se fait exploser par un camion, on le voit pas, on l'entend pas. Kiyoshi Kurosawa et Bong Joon-ho aussi filment la mort de cette façon. Hop t'es mort. Là revient le grand thème de Michael Mann, des gars trop ordinaires sous une pression trop extraordinaire.

Un dernier plan coupé de façon inouïe, un coup de hache sur la table de montage, oh ben pourquoi t'a éteint la télé? C'était Miami Vice, 2 h pour tenter de sublimer des vies de @!#$.



01 septembre 2006
par Yann K




Ne pas savoir aussi bien filmer le naturel que le superficiel

Miami Vice sera de toute manière une mauvaise surprise pour la majeure partie des spectateurs. Tout, dans la manière où le film a été présenté, laisse penser qu'il s'agit d'un gros blockbuster estival. Pourtant, le film est toujours à la frontière entre film d'auteur et film commercial. Ce choix, certainement pas soufflé par les producteurs (qui ne doivent pas être de bonne humeur vu les chiffres du film), constitue clairement une prise de risque.

L'absence de scénario n'est pas un problème en soi : le film de Mann repose sur son ambiance très particulière et sur les relations entre une poignée de personnages (pour ne pas dire "deux personnages seulement"). Mais il est vrai que la majeure partie du public n'y trouvera pas son compte. L'absence de rebondissements, l'absence d'enjeux particuliers, soit finalement une trame épurée au maximum, ne peuvent que décevoir le spectateur venu voir ce qu'il imaginait être un buddy movie de plus. Mann ne veut pas faire son Bad Boys, son L'Arme Fatale ou son Men in Black à lui.

Mann scrute, filme à l’arrache, et son film se fait documentaire. Documentaire sur la vie, vie pouvant être fauchée à chaque instant. Documentaire sur la ville. Ville dont on capture les lumières au loin ou les gratte-ciels qui se reflètent sur les pare-brises. Comme To filme Hong Kong la nuit, ville qui dort (PTU), ville qui vit (Election), Mann filme Miami et s’aventure dans la Zone des Trois Frontières. Sans jouer des contrastes (ville ultra friquée et zone de non droit), il capture les lumières de la ville moderne, presque inhabitée, cité fantôme où les existences se croisent sans s’attacher à autre chose que combler le temps qui reste à vivre, et les êtres qui, eux, essaient de gagner des secondes, des minutes, des heures. Vie et survie.

Si l’on peut bien faire un reproche à Mann sur le plan formel, c’est qu’il ne sait pas filmer l’amour. Il sait filmer les bimbos qui se trémoussent. Mais il ne sait pas filmer les femmes. Le problème de Mann, c’est qu’il est dans l’artifice, dans le clinquant, dans le superficiel. Filmer des grosses bagnoles, des avions, des bateaux qui filent à toute allure, des mecs qui se la pètent constamment, pas de problème. Quand il est question de sentiments, toutes les choses qui nous sont artificiellement dispensables disparaissent. Ne restent que les êtres, nus, et leurs sentiments. Et le rapport de Mann à cette forme de nudité est plus que brouillon.

Les quelques défauts de Miami Vice sur la forme nuisent à ce qui constitue pourtant l’un de ses aspects les plus intéressants. Rares sont les films américains où la cruauté de certaines situations relevant presque du cliché, présentées de surcroît avec banalité, parvient à laisser un goût amer de réalisme, presque de vécu. Gong Li n’y est pas pour rien. Dommage que Colin Farrell ne soit pas aussi impliqué. Presque transparent, il plombe le film de son interprétation.



30 août 2006
par Aurélien




Rien que pour vos yeux

Un Michael Mann avec Gong Li, sur le papier, on pouvait prévoir l'orgasme pupillaire, et c'est finalement ce que délivre le film, mais dans un genre pas forcément attendu. Car ce Miami Vice doit se voir bien plus par son titre anglais que son (médiocre) titre français. "Deux Flics à Miami", on se croirait en plein Bad Boys 3, du buddy movie de flambeur, avec grosses voitures, vannes à deux balles toutes les trois lignes de dialogue, gros flinguages peu généreux en gouttes de sang. Ici Mann se fait tout simplement un gros caprice à 200 millions de dollar, un énorme film de pose filmé à la manière d'un reportage live brut de fonderie.

Il est alors facile de comparer à Heat, de critiquer le scénario vu et revu, le jeu monocorde du duo principal. A raison d'ailleurs, car ce Miami Vice ne s'embarrasse clairement d'aucun fond ni du travail habituel de Mann sur les personnages et la direction d'acteur. Le film joue au contraire la carte du plaisir visuel pur et du réalisme rentre dedans, les deux allant de pair. Car après avoir expérimenté sa caméra numérique HD Viper sur Collateral, Mann s'en donne ici véritablement à coeur joie. Les spectateurs plus intéressés par le scénario que l'image se lasseront des plans rapprochés à répétition, les amoureux du cinéma visuel s'en prendront plein la figure. Le filmé caméra à l'épaule autorise des cadrages et des contrastes impossibles avec une caméra classique et la violence très crue (le bras arraché, I'm loving it!) termine de faire de ce Miami Vice un "24h in Miami" façon reportage de guerre.

Mann profite de son budget pour déballer les belles voitures, les gros bateaux, et filme le tout de préférence de nuit pour profiter au maximum des possibilités de son jouet. C'est poseur, c'est une évidence, mais de la pose classieuse qui ne verse pas dans la facilité du buddy movie marrant habituel. On pourra discuter de la durée du film, et retomber sur un cas similaire à celui de Seven Swords, un film de grand qui divise selon l'angle avec lequel on l'aborde. Miami Vice ne plaira sûrement pas à tout le monde comme un Dernier Mohican pouvait le faire. Là où d'habitude Mann délivrait des films d'un très rare équilibre (réalisation / interprétation / scénario / musique...), il se fait ici un plaisir visuel forcément décevant vu sa filmographie. Sa direction d'acteur était habituellement remarquable, alors qu'ici Farrell semble tout droit sorti du Nouveau Monde, et Gong Li vient faire étalage de sa seule plastique (mais quelle plastique rahhh). Bref, de même qu'il déballe les belles voitures et les beaux flingues, Mann se sert de ses acteurs pour leur seul physique.

On peut également trouver le duo Farrell / Fox bien loin des classiques buddy movies, mais c'est justement une des caractéristiques intéressantes du film. Ca ne déballe pas de punch lines comme dans un Bad Boys 2 (film fort sympathique au demeurant, mais d'un autre genre), les personnages se parlent peu, le film n'a la prétention d'être un buddy movie que dans son titre français après tout, ou si on considère qu'il doit être fidèle à son modèle. Rarement on aura vu un duo principal se parler aussi peu, mais à l'image de l'aryen se prenant une balle dans la tête, le film n'a pas vocation à trop parler.

Une fois l'approche intégrée, le film reste tout de même un plaisir visuel assez rare avec quelques moments d'une rare intensité crue. Plaisir coupable sûrement, mais plaisir comme on aimerait en voir un peu plus souvent.

26 août 2006
par François




Mann, où es tu?

Lorsque Michael Mann s'attaque au portage grand écran de sa série culte, c'est non sans y laisser des plumes. On le sait, on appréhenderait presque cette donne tant la plupart des adaptations série/ciné ou vis versa se vautrent bien gentiment à l'arrivée. On n'attend pas monts et merveilles de la part de Mann, ni même quelconque originalité pour sa version ciné, mais rabâcher sans cesse les mérites du cinéaste quant à son dernier block intitulé tout bêtement "Miami vice", c'est un peu se fiche du monde. Miami Vice n'est pas mauvais, il est juste terriblement mauvais. Constat navrant d'un film déjà mort à l'arrivée.

Sonny et Ricardo sortent le grand jeu, look playboy, carrure de boxeur et grande gueule à leurs heures perdues, les deux flics les plus kitch de la planète (pour la version télé) se transforment ici en tireur de tronche professionnel aux costards taillés sur pièce. Trop strict, pas assez relax, où est don passé l'esprit originel de la série? Michael Mann nous avait tout de même prévenu que son Miami Vice serait sombre et guère réservé aux enfants de coeur; mais le rendre si tristounet, ça il nous l'a bien caché. Non pas que nos deux poètes tirent une gueule d'enterrement du début à la fin, mais leur complicité n'explose jamais à l'écran, pire même, ils s'évitent. L'un s'en va danser et faire l'amour avec la femme fatale du gang pisté (la séduisante Gong Li), tandis que l'autre règle ses affaires dans le noir le plus total. Au secours!

On se tournera alors du côté du scénario, hélas là encore, l'entreprise échoue de plus belle. Histoire de pacotille entre trafiquants de drogue en plastique sous fond de kidnapping et de gringos d'extrême droite. Chouette paysage, bien aidé par des dialogues catastrophiques...il faut voir Ricardo sortir un "ça gazouille?" à l'un des mafiosi. Peut on alors se tourner vers la réalisation pour y trouver des qualités? Là encore le bilan reste mitigé car dans l'ensemble, il faut réellement apprécier les photographies sombres et faire avec la quantité hallucinante de filtres violets pour y trouver son bonheur. De même que la mode "24hChrono" et son objectif en sans cesse mouvement semble ici trouver un recycleur en la personne de Mann qui abuse non stop de ce procédé, saupoudrée d'un grain pellicule pour renforcer l'aspect live, pris à l'arrachée.

Mais tout ce tapage médiatique valait-il réellement la peine surtout quand on se retrouve en face d'un produit qui se forme de cette façon : gunfights/dialogues/gunfights. Le début est haletant, speed et foutrement accrocheur. La deuxième partie (soit une grosse heure) s'axe uniquement autour de dialogues pompeux, de mise en place de plans faits à la va-vite et de séquences érotiques clichées au possible. La dernière partie provoquera enfin quelques rictus nerveux grâce à des gunfights pêchus et brutaux, mais devait-on attendre 10 plombes pour se payer une fin si grotesque? Sûrement pas! Tout simplement décevant et même pas drôle.

 



22 août 2006
par Xavier Chanoine




You belong to the néant

“Bad boys, bad boys, what you’re gonna do!?”

Rien.

Miami Vice est l’un des pires buddy movies au monde. Colin Farrell est à l’ouest, Jamie Fox tire une gueule d’enterrement du début à la fin, on s’en fout, aucune complicité n’émane de toute façon de ce duo insipide. En vrac : la trame est à peine digne de la série, la BO est effroyable, les techniques d’infiltration sont grossières, les dialogues d’une pauvreté affligeante [blablablabla], jusqu’à ce gunfight final, dramatiquement nul et encore moins intéressant conceptuellement que les délires d’un Bad Boys 2, film fun (lui) auquel ce "Miami Vice" n’arrive pas à la cheville. Pour couronner le tout, le méchant ressemble à s’y méprendre à… (roulements de tambour) Laurent Voulzy ! (si, si !), à chaque fois qu’il débarque on a l’impression qu’il va nous sortir sa guitare, cramer sa came sur la plage et chanter : « quand vient la fin de l’étééééééé… » en sniffant la fumée comme un ouf entre deux couplets. Mann, qui jalouse depuis toujours - et à raison - le Live & Die in LA de Friedkin s’est bien ramassé sur ce coup là. On se rattrape où l’on peut, le film est un nanard rigolo au troisième degré, un niveau de lecture où l'on peut s’éclater à suivre la beauf attitude de Farrel, les effets de style gratos de Mann, ses penchants pour le matos rutilant du branlos de base, du hors bord au téléphone portable, en passant par des avions, des bagnoles et leur joli pare-brise reflétant la ville dans de looongs plans bien inutiles.

Malgré l’aspect périmé de la série, notons que le sourire en coin du torturé Don Johnson et la nonchalance de Philip Michael Thomas, complémentaires dans la série, manquent gravement à l’appel, de cette ironie sous-jacente et noire qui les faisait sourire lorsque le destin leur en foutait plein la gueule. Un beau gâchis que ce film.



19 août 2006
par Arno Ching-wan


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